Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune multifactorielle touchant principalement des femmes en âge d’enfanter. Cette maladie est caractérisée par la présence dans le sang des patients d’anticorps auto-réactifs surtout dirigés contre des antigènes nucléaires. Ces auto-anticorps vont former des complexes immuns circulants (CIC) qui vont pouvoir se déposer dans les organes cibles comme la peau, les articulations, les tissus conjonctifs et le rein, entraînant une inflammation chronique. Quand le rein est touché, on parle de néphropathie lupique, le LES peut entraîner une insuffisance rénale terminale. Nous avons précédemment montré que les basophiles, cellules connues pour leur rôle dans les allergies, amplifient la synthèse d’auto-anticorps en s’accumulant dans les organes lymphoïdes secondaires. Ici, nous mettons en évidence un rôle pour la prostaglandine D2 (PGD2) dans la physiopathologie du LES. Les patients lupiques ont une expression accrue des récepteurs au PGD2 (PTGDRs) à la surface de leurs basophiles sanguins et une concentration accrue d’un métabolite du PGD2 dans leur sérum. Via un mécanisme autocrine dépendant des deux PTGDRs, la PGD2 induit l’expression de surface de CXCR4 sur les basophiles, tant chez l’homme que chez la souris, entraînant leur accumulation dans les organes lymphoïdes secondaires. Bien que la PGD2 peut accélérer le développement du LES de manière dépendante des basophiles, l’antagonisme des PTGDRs dans des modèles murins de lupus réduit l’intensité de la maladie. Notre étude identifie pour la première fois l’axe PGD2/PTGDRs comme une nouvelle approche thérapeutique dans le lupus prête à l’emploi, ces antagonistes étant déjà utilisés dans d’autres pathologies (rhinites allergiques et dyslipidémies).
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Article cité en « Research highligths » dans Nature Reviews in Nephrology, May 2018 Vol 14 n°5,
Link: https://www.nature.com/nrneph/journal/v14/n5/index.html