Résumé

Contexte : Chez les patients atteints de porphyrie aiguë intermittente (AIP), l’induction de l’acide delta aminolévulinique synthase 1 (ALAS1) entraîne une accumulation de précurseurs de l’hème qui peut provoquer des crises aiguës récurrentes. Dans un récent essai de phase III, le givosiran a significativement réduit le taux d’attaque chez les patients atteints de PIA sévère. Les événements indésirables fréquents étaient des réactions au site d’injection, de la fatigue, des nausées, une maladie rénale chronique et une augmentation de l’alanine aminotransférase.

Objectifs : Décrire l’efficacité et la sécurité du givosiran sur la base d’une approche médicale personnalisée.

Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective de dossiers patients chez 25 patients atteints de PIA sévère traités par givosiran en France. Nous avons recueilli des données sur l’efficacité clinique et biochimique ainsi que des rapports d’événements indésirables.

Résultats : Givosiran a considérablement réduit le taux d’attaque dans notre cohorte, puisque 96 % étaient sans attaque au moment de l’étude. L’efficacité soutenue du givosiran chez la plupart des patients nous a permis de personnaliser la fréquence d’administration. Dans 42 % des cas, le givosiran n’a été administré que lorsque les taux de précurseurs de l’hème augmentaient. Nos données suggèrent que le givosiran est plus efficace lorsqu’il est administré au début de l’évolution de la maladie. Nous avons confirmé une prévalence élevée d’événements indésirables. Un patient a arrêté le traitement en raison d’une pancréatite aiguë. Tous les patients avaient une hyperhomocystéinémie, et tous les patients avec des niveaux initiaux d’homocystéine disponibles ont montré une augmentation sous traitement. Dans ce contexte, un patient a été diagnostiqué avec une embolie pulmonaire.

Conclusion : L’effet prolongé du givosiran a permis une diminution de la fréquence d’administration sans compromettre l’efficacité du traitement. La forte prévalence d’événements indésirables souligne l’importance de limiter le traitement aux PIA sévères et d’administrer la dose minimale efficace pour chaque patient.

 

Auteurs :

Antoine PoliCaroline SchmittBoualem MoulouelArienne MirmiranNeila TalbiSophie RivièreDiane CeruttiIsabelle BouchouleAnthony FaivreVincent GrobostClaire DouillardFrancis DuchêneValéria FiorentinoThierry DupréHana ManceauKatell Peoc’hHervé PuyThibaud LefebvreLaurent Gouya

 

Lien de la publication : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35058124/