L’équipe Van Beers a récemment publié ses travaux sur l’élastographie multifréquence par IRM chez les patients atteints d’hépatite virale. L’élastographie IRM du foie permet de visualiser la rigidité du tissu hépatique lors d’un simple examen IRM. Cette information permet de déterminer l’atteinte de fibrose. Dans cet article, Philippe Garteiser démontre que la technique peut être étendue à une variante multifréquence, qui consiste à mener l’acquisition à plusieurs fréquences acoustiques de manière simultanée. Ceci permet d’interroger la dispersion fréquentielle de la rigidité dans le même temps qu’un examen d’élastographie IRM classique. Ce nouveau marqueur d’imagerie semble être influencé par l’inflammation, et pourrait à terme fournir un instrument de diagnostic qui permettrait de déterminer l’atteinte en fibrose et en inflammation avec un unique examen IRM pour les patients. Ces travaux ont étés publiés dans la revue Scientific Reports.

 

Philippe Garteiser Gwenaël Pagé Gaspard d’Assignies Helena S Leitao Valérie Vilgrain Ralph Sinkus Bernard E Van Beers

Résumé

Le but de cette étude était d’évaluer la valeur diagnostique de l’élastographie par résonance magnétique multifréquence pour le classement de la nécro-inflammation dans le foie. Cinquante participants atteints d’hépatite B ou C chronique ont été recrutés pour cette étude approuvée par le comité d’examen institutionnel. Leur foie a été examiné par élastographie IRM multifréquence. Les modules de stockage, de cisaillement et de perte et le taux d’amortissement ont été mesurés à 56 Hz. Le coefficient de dispersion des ondes multifréquences du module de cisaillement a été calculé. Les mesures ont été comparées à des marqueurs de référence de nécro-inflammation et de fibrose avec des corrélations de Spearman et une analyse de régression multiple. La précision diagnostique a été évaluée. Lors de l’analyse de régression multiple, la nécro-inflammation était le seul déterminant du coefficient de dispersion multifréquence, tandis que la fibrose était le seul déterminant des modules de stockage, de perte et de cisaillement. Le coefficient de dispersion multifréquence avait la plus grande ASC pour l’activité nécro-inflammatoire A 2 [0,84 (0,71-0,93) vs module de stockage ASC : 0,65 (0,50-0,79), p = 0,03], tandis que le module de conservation avait la plus grande ASC pour fibrose F 2 [ASC (intervalles de confiance à 95 %) 0,91 (0,79-0,98)] et cirrhose F4 [0,97 (0,88-1,00)]. La mesure du coefficient de dispersion multifréquence à l’élastographie IRM tridimensionnelle a le potentiel de classer la nécro-inflammation du foie chez les patients atteints d’hépatite chronique en flacon.

https://pubmed-ncbi-nlm-nih-gov.proxy.insermbiblio.inist.fr/34588519/